Parce que les masques sont
souvent figuratifs, en représentant des animaux, les esprits de la forêt ou des
personnages liés aux légendes des familles et des clans du village, les
occidentaux les ont longtemps considéré comme de simples objets esthétiques et
artistiques. Mais les masques ont une fonction sociale importante dans toute
l'Afrique. Ils sont tout d'abord le réceptacle d'une puissance divine. Ils sont
une incarnation visible de l'invisible, qui est crainte, respectée, et
fréquemment vénérée. Les masques sont les esprits du village, ils sont toujours perçus comme des êtres sacrés,
capables d'aider l'homme tout au long de sa vie. Les masques exercent également
une fonction politique, ils sont un principe de culte reconnu par tous et détenu
par un groupe social différent de celui qui détient d'ordinaire le pouvoir.
Seuls "les initiés" sont titulaires de la connaissance exacte du rôle
des masques et de leur emploi. Pendant tout le temps que dure la sortie des
masques, ce sont eux qui gouvernent la société,
en mettant au même rang tous les habitants du village.
Avant la saison des pluies, les
funérailles de personnalités et de chefs coutumiers sont célébrées à l'occasion
de la fête des masques. Cette fête est rythmée par les griots du village aux
sons des percussions des djembés, des baras et des sifflements de la flûte bobo.
C'est un grand moment festif qui fait la part belle à la musique et à la danse,
et où tous les habitants se réunissent dans la joie pour voir danser ce qui est
craint.